samedi 22 octobre 2016

On the road again! Le plus beau des accueils, Auckland, le Kai Iwi Lake et la Waipoua Forest

Bonjour le monde! Nous voilà enfin de retour!

Tout frais, tout requinqués, impatients de nous remettre à dévorer la route et de vous faire partager tout ça dans ces pages.

Voilà plus de six mois que nous n'avons plus donné de nouvelle sur ce cher petit blog, et un rapide résumé de situation me paraît nécessaire : nous avons pas mal d'articles en retard sur la Birmanie, la deuxième partie de notre vadrouille thaïlandaise (en compagnie de mes parents!) et notre surréaliste expérience de woofing dans un refuge pour chats abandonnés en Malaisie (oui oui!). Le fait est qu'un imprévu, que nous détaillerons dans un prochain article, nous a ramené en France pour quelques mois alors que nous devions rejoindre la Nouvelle Zélande. L'occasion de revoir famille et amis après deux ans et demi passé sur les routes, et de recharger des comptes en banque qui faisaient grise mine.

Aujourd'hui, le Petit Tour est reparti. Nous avons de nouveau quitter la France, le 12 octobre 2016, pour nous envoler vers cette tant attendu Nouvelle-Zélande, working holiday visa en poche. Voici le premier récit d'une nouvelle aventure, qui devrait nous conduire d'Océanie en Amérique du sud durant les deux prochaines années. Nous sommes surexcités, ravis, tout fous, et je manque de qualificatifs...

Une nouveauté pour ce nouveau départ : nous avons embarqué mon meilleur ami, Florian, dans nos aventures. Un troisième compagnon de route afin de respecter la maxime "plus on est de fous, plus on rit!"... 

Comme d'habitude, nous n'avons pas préparé grand-chose pour la suite de notre grand voyage. En ce qui concerne nos vadrouilles néo-zélandaises, nous comptons profiter de nos économie pendant un mois ou deux histoire de vadrouiller l'île nord, après quoi nous trouverons du travail, probablement dans le fruit picking. au début de l'été.

Pour l'heure, roulement de tambour et trompette, l'article de nos premiers et formidables pas dans le dix-huigtième pays du Petit Tour. Déjà de belles histoires à raconter! mais commençons par le commencement...


Nous quittons Chassieu. Nous quittons Lyon. Dans la voiture, le téléphone sonne, des amis qui nous appellent pour des au-revoirs de dernière minute. Mes parents nous posent à l'aéroport, encore des adieux, les derniers, les plus émouvants, et nous voilà face aux guichets d'enregistrements des bagages, à quelques heures du décollage. Nous discutons de nos ressentis, de nos impressions, nous attendons le départ avec impatience. Nous revoilà dans un aéroport, aux portes du voyage. Combien de fois avons-nous rêvé de ce moment au cours des six derniers mois? Quand l'heure d'embarquer arrive, nous sommes grisés, même si un programme assez violent nous attend...

C'est que notre trajet promet d'être sportif : de Lyon, nous devons voler jusqu'à Londre, changer d'aéroport, prendre un avion pour Manille, aux Philippines, puis encore un autre, qui après une escale à Cairn, en Australie, nous emmènera enfin jusqu'à notre destination finale : Auckland, Nouvelle Zélande.

Je vous épargne les détails d'un monstrueux voyage de 34 heures, que je résumerai par attente-contrôle-attente-vol-bus-folle cavalcade (oui, nous arrivons à l'aéroport Heathrow de Londre seulement une heure avant le décollage...)-vol-punaise punaise punaise ca y'est nous voilà partis-contrôle-attente-tarot-attente-contrôle-attente-vol-tiens nous revoilà en Australie-contrôle-attente-vol. Il est assez amusant de constater qu'entre Lyon et Auckland, nous passons 6 ou 7 contrôles de sécurité... Comme si quelque chose d'interdit pouvait passer entre les mailles du filet plus d'une fois, alors que nous ne quittons pas le circuit transit-avion... En revanche, mention spéciale à Philippine Airline pour ses repas compris et les films pas si mal que ça diffusés pendant le vol. Bref.



A notre arrivée à Auckland, nous sommes ravagés par le décalage horaire, épuisés, mais fichtrement heureux. Nous voilà à l'autre bout du monde, plus éloignés de la France que la plus lointaine destination que nous ayons visité.

Nous expérimentons les mesures de protection de la biodiversité mises en place par le ministère de l'immigration néo-zélandais : nous devons déclarer tout notre matériel de camping, et autant dire que nous en avons par-dessus la tête. Ceci nous vaut un passage par un bureau spéciale de la douane du pays, où on nous contrôle chaussures, sacs et tentes. Celle de flo, toute neuve, passe sans problème, mais il n'en va pas de même pour la notre, qui se retrouve en désinfection. Coup de bol, nous l'avions bien nettoyé, et nous ne payons pas l'opération. Cet aspect sursécuritaire ne nous dérange pas. On ne va pas reprocher à un pays dont la flore et la faune sont unique au monde de vouloir préserver ses fragiles écosystèmes, surtout après tout ce que nous avons vu.

Et nous y voilà. De retour à la vadrouille, face à un nouveau pays qui nous tend les bras, que nous devions rejoindre en mars dernier mais qui se sera fait attendre pendant 6 mois. A côté des portes, la déco donne le ton : une immense statue de nain de la Moria en simili-pierre se dresse... Welcome to the Middle Earth!



Dehors, le soleil se couche, nous ne savons pas du tout où nous allons, ni où nous allons dormir (ouiii!!!), mais peu importe. Léonore et moi savourons le retour à la route, Flo son premier atterrissage si loin de chez lui, et nous nous étreignons dans un très meugnon gros câlin collectif.

Bon. Trêve de mamours et de réflexions spirituelles. Notre plan est simple : trouver un coin ou passer la nuit, tenter d'éviter Auckland, et filer vers le nord. Modalités de vadrouille : auto-stop et nuit sous la tente.

Nous revoilà sur le terrain, et les réflexes reviennent vite : nous ramassons quelques bouteilles en plastiques abandonnées dans l'aéroport pour les remplir d'eau, squattons la super application de Flo qui répertorie tous les camping des environs, et nous mettons en route pour le quartier de Titiranga, au sud-ouest d'Auckland, où se trouve un camping à moins de 10 dollars. Quoi? Payer pour poser notre tente? Serions-nous en train de vieillir? Il s'avère que nous voulons commencer en douceur, reprendre tranquillement, d'autant que nous avons des sous, et que en ce qui concerne Flo, une première nuit passée sous un pont où derrière une haie à attendre le dernier moment pour poser la tente ne constituerait peut-être pas la meilleur des introductions au voyage...

Nous quittons l'aéroport à coup de boussole. Nous n'avons pas d'autres provisions qu'un paquet de biscuits, et la providence nous offre déjà une grande surface où nous nous chargeons de notre bon vieux combo australien : bacon-pain-fromage. Nous aurons au moins de quoi manger ce soir!

Et cette chère providence ne va pas s'arrêter là, tandis que nous célèbrons le grand retour du stop! Lorsque nous nous posons le pouce en l'air sur la nationale qui quitte l'aéroport en direction du sud-ouest de la ville, il est 19h07. A 19h12, une voiture s'arrête, et c'est comme si notre Petit Tour bien-aimé nous disais "enfin vous revoilà! Vous m'avez manqué, venez par là que je m'occupe de vous!".

Nous nous faisons embarquer par Craig, qui habite dans les environs mais qui propose gentillement de faire un détour pour nous emmener à destination. Il se marre losque nous lui annonçons que nous n'avons absolument rien prévu pour notre arrivée en Nouvelle Zélande! Nous roulons. Encore et encore. Lorsque Craig s'arrête pour entrer l'adresse du camping que nous avons trouvé dans son GPS, nous nous rendons compte de la tuile : nous cherchions un camping à Titiranga, un quartier d'Auckland. Sauf que la super appli nous a sorti un camping à Titiranga, petit village à 300 kilomètres au sud...

Il fait nuit noir, et dans nos têtes nous nous apprêtons à passer notre première nuit à la belle étoile sur un parking ou dans un fourré... Lorsque Craig nous propose tout naturellement de dormir chez lui! Cela fait à peine 20 minutes qu'il nous connait... Cela fait à peine 3 heures que nous avons attérit dans le pays et que notre Petit Tour a repris! Nous acceptons avec joie ce qui va vite devenir une des plus formidable introduction à un pays que nous ayons connu. Et dire que nous avions promis à Flo plétore de galères et de plan foireux sous la pluie... Et bien pas aujourd'hui! La tente devra prendre son mal en patience encore quelques temps, ce soir nous dormons dans un lit! C'est tellement le genre de chose que nous adorons en voyage qu'il est presque comique que cela nous arrive dès nos premières heures de vadrouille!

Craig nous emmène chez lui, en banlieu, et une belle soirée s'annonce. Il nous présente ses filles, nous prépare un bon repas chaud, et nous oublions rapidement la fatigue tandis que les discussions vont bon train. Craig est adorable, et nous lui posons plein de questions sur la Nouvelle Zélande. Il confirme nos craintes concernant le camping sauvage : visiblement, ici il vaut mieux l'oublier, les autorités étant très strictes avec les hippies dans notre genre qui posent leur tente n'importe où... Apparement, il vaut mieux se rabattre sur les campings du Departement Of Conservation, alias DOC, légaux et parfois gratuits, histoire d'éviter des amendes pouvant être très salées. Nous verrons.

Il nous parle aussi beaucoup de la culture Maorie dans le pays. La politique locale va à l'opposé de ce que nous avions pu constater en Australie, où les natifs aborigènes ne bénéficiaient que d'une reconnaissance limitée : ici, la langue et les traditions Maories semblent être mises en avant dans tous les aspects de la société, grâce à des accords passés durant la colonisation de l'île. La langue Maorie est par exemple enseignée dans toutes les écoles.

Il est plus de 3h du matin lorsque nous nous couchons, après ce formidable accueil qui va tellement dans le sens de ce que nous préférons dans le voyage. Le Petit Tour repart du meilleur pied possible!



Le lendemain, notre ami nous propose de rester une journée de plus afin de nous faire visiter Auckland. Et bien finalement nous pourrons faire un tour en ville!

Nous préparons la suite de notre vadrouille suivant ses conseils. Il nous recommande chaudement de passer voir les kauris, arbres géants poussant dans la Waipoua Forest, à une centaine de bornes au nord d'Auckland. Il nous montre aussi sur notre carte le Cape Reinga, qui marque le point le plus austral du pays et la rencontre entre la Tasman Sea et l'Océan Pacifique. Et bien c'est décidé, nous avons nos prochaines destinations. Qu'il est bon de se remettre à constuire notre voyage sur les simples conseils des habitants!

L'après-midi, nous partons visiter la ville et ses environs. Je passe rapidement sur le centre d'Auckland, qui nous rappelle bougrement Hobart en Tasmanie. D'ailleurs, il s'avère que les environs ruraux de la ville en général nous renvoient aux paysage tasmaniens, tout en étendues verdoyantes et vallonnées piquetées de forêts éparses.



Nous faisons un premier arrêt sur la côte est, face à un superbe point de vue.



Nous rejoignons ensuite une plage par une route offrant de beau panorama sur la mer.



Craig nous annonce un dernier arrêt, et nous mettons le cap vers l'ouest, à travers une fantastique forêt à la végétation plus que luxuriante, mi-tropicale mi-tempérée. Nous arrivons sur une nouvelle plage, au milieu de laquelle se dresse un impressionnant piton rocheux, le Lion's Rock, le rocher du lion. Le point de vue depuis son sommet est magnifique!







La journée est vite passée. Le soir, nous rendons hommage à notre hôte en lui préparant nos fameuses crêpes bretonnes nationales! Avec la courte nuit de la veille, nous nous ramassons le retour de flamme du voyage et du décallage horaire en pleine face... A 21h, tout le monde est couché.

Au matin, nous établissons un plan de route, tandis que Craig, dans un ultime beau geste, nous empacte de nombreuses victuailles pour la route. Nous voilà plein de crêpes, de confiture, de nutella (rhaaaa...), de fruits, de saucisses, et j'en oublie! Il propose de nous poser directement à la sortie de la ville pour nous éviter d'avoir à rejoindre un bon coin stop à pied. Nous filons bientôt vers le nord, et notre ami, qui aura décidément été un ange jusqu'au bout, nous fait finalement parcourir plusieurs dizaines de kilomètres vers le nord pour nous poser en cambrousse, dans la petite ville de Wellsford. Première étape : la Waipoua Forest et ses arbres géants, les kauris. Nous faisons nos adieux à Craig, qui nous aura offert l'un des meilleurs accueils que nous ayons connu dans un pays et la plus formidable introduction à notre retour sur la route. Si tous les néo-zélandais sont comme lui, notre voyage promet d'être mémorable!

Nous rejoignons la sortie de la ville, et campons le pouce en l'air tandis que -oh joie!- la pluie se met à tomber. Là on commence à parler! Premier objectif : Dargaville, à 50 kilomètres au sud de la Waipoua Forest. Après une quinzaine de minutes, une première voiture nous embarque pour une trentaine de bornes. C'est ensuite une sympathique vieille dame qui nous récupère, après seulement quelques minutes, pour nous poser à destination. Décidément, même à trois, le pouce fonctionne du tonnerre ici! Notre bienfaitrice nous offre en prime deux tablettes de chocolat! Du chocolaaat!

Nous déjeunons sous le soleil, avant de passer glâner quelques informations au centre tourisitque du coin. La journée est déjà bien entamée, et nous décidons de garder la visite de la forêt et de ses arbres géants pour demain, afin de nous concentrer sur la recherche d'un endroit où passer la nuit Encore une fois, on nous annonce que le camping sauvage est sévèrement réprimandé dans le coin. Le problème, c'est que nous n'avons trouvé aucun spot gratuit et légal dans les environs... Nous verrons ce soir, mais je rechigne, comme à mon habitude, à payer pour poser un carré de tissu par terre.

Après une dizaine de minutes le pouce en l'air, c'est un jeune homme russe qui nous récupère. Il allait seulement chercher du lait pour sa mère, mais lorsque nous lui annonçons que nous cherchons un endroit où dormir, il n'hésite pas à passer près d'une heure pour faire le tour des campings de la région! Problème, soit ils sont fermés, soit ils sont beaucoup trop chers pour nous... Notre ami nous propose de quitter la route principale pour descendre vers le lac Kai Iwi. Sur place, nous découvrons un camping paradisiaque avec vue sur les eaux, mais malheureusement payant. Baste! Nous ne sommes pas encore au dollar près, et nous décidons de nous y poser après avoir remercié notre ami russe qui se sera bien démené pour nous.

Nous voilà, sourire aux lèvres, de retour en pleine cambrousse, face aux eaux limpides du lac, cernés par la forêt, les oiseaux et le calme. Qu'est-ce que c'est bon!




Nous montons le campement avant de partir nous balader. Notre chemin nous fait traverser des étendues de végétation aussi diverses que fantastiques, et nous nous attendons presque à voir surgir des buissons une fée ou un elfe! La flore ici est décidement formidable, on se croirait au pays des merveilles.














Nous dînons au bord de l'eau, face au coucher du soleil, avant de nous réchauffer autour d'un thé et de nous affaler dans nos tentes pour une belle première nuit en extérieur. Nous sommes au début du printemps, et la température est idéal, quoi qu'un peu fraîche pour mes compagnons de route!




Nous avons besoin de tout le repos possible pour la journée suivante. Parce que c'est bien joli de quitter la route pour aller se paumer en rase campagne, mais encore faut-il rejoindre la dite-route... En l'occurence, ce sont douze bons gros kilomètres qui nous attendent, et vu l'absence totale de voitures dans le coin, nous nous attendons à les parcourir à pied... Et finalement non. Après une heure de crapahute, nous sommes embarqués par un couple dans un camping car, qui nous dépose en plein coeur de la Waipoua Forest! Du velour ce début de voyage! Nous avions prévu 4h de marche et on-ne-sait-pas-combien-d'heures de stop pour arriver là, et nous nous retrouvons finalement sur place à 9h30...

Il est temps de faire un peu de tourisme, et nous commençons l'exploration d'une jungle luxuriante pour tomber sur notre premier arbre géant, le plus gros kauri de tout le pays, bien nommé "Le Dieu de la Forêt", ou "Tane Mahuta" en langue maori. Son âge exact est inconnu, mais serait compris entre 1250 et 2500 ans. La circonférence de son tronc est phénoménale : pas moins de 13 mètres! Tane Mahuta, dans la mythologie maori, serait le fils de Ranginui, le père du ciel, et tous les êtres vivants sont considérés comme ses enfants.



Nous quittons le majestueux dieu de la forêt pour visiter son petit frère, le Père de la forêt, ou "Te Matua Ngahere", à quelque kilomètres de marche. Bien que plus petit, il n'en reste pas moins très impressionnant. Non loin, nous découvrons les Four Sisters, 4 kauris ayant poussés côte-à-côte.






















Une sacrée première visite! Au-delà des kaoris, nos marches forestières nous en ont mis plein les yeux grâce à une flore toujours plus impressionnante.









Nous mangeons un morceau avant de réfléchir à la suite. Nous avions prévu de nous rendre à l'extrême nord du pays, au Cape Reinga, mais nous sommes en avance sur nos prévisions. Nous repérons un camping gratuit situé à une soixantaine de kilomètres plus au nord, près de la ville de Kaitaia, le Reatea Campground, et nous décidons d'aller nous y poser. Il nous faut pour cela rejoindre la côte, puis prendre un ferry pour traverser un fjord, avant de rejoindre le spot. Tout un programme...

Et c'est le début d'un long, très long après-midi. Craig nous avait prévenu : nous ne sommes pas encore en pleine saison touristique, et la route que nous avons empruntée est quasiment déserte... L'autostop a beau fonctionner, si il n'y  a pas de voitures, il n'y a pas de voitures... Nous marchons sur le bord de la route pendant plus de deux heures, ne croisant que quelques véhicules. Nous quittons la forêt, rejoignons un village perdu dans la cambrousse, et faisons une pause. Nous avons parcouru près de 15 bornes à pied, nous sommes dans un patelin paumé d'une dizaine de maisons et de fermes, il n'y a strictement rien à l'horizon hormis des champs et des forêts... Et cette maudite route qui ne voit passer qu'une voiture toutes les 15 minutes...


Ca va que le coin est mignon


Le prochain village se trouve encore 15 kilomètres plus loin, et nous faisons les piquets au bord de la chaussée, prenant  notre mal en patience. Nous y resterons 2 heures. 2 heures à tendre désespérément le pouce à chaque bruit de moteur qui approche. Flo a bien compris l'esprit positiviste lorsqu'il sort le fameux "Au moins il ne pleut pas!". Quand une jeune fille nous annonce enfin qu'elle peut nous poser seulement 10 bornes plus loin, nous sommes aux anges. Au moins nous bougeons!

Elle nous dépose sur la côte, à une vingtaine de kilomètres du ferry. C'est l'occasion de profiter d'un beau point de vue sur les dunes qui couvrent l'autre rive du fjord, avant de nous faire embarquer pour 10 kilomètres supplémentaires par un vieux monsieur bien sympathique. On avance on avance, même si le stop a la mode saut-de-puce n'est pas des plus efficace...



Et nous revoilà perdu dans la cambrousse, au milieu d'un décors étrangement semblable à celui que nous avons quitté pour rejoindre la côte... L'heure tourne, les voitures non, et nous commençons à nous demander si nous parviendrons à attraper le ferry avant la nuit. Il est 18h passé quand notre sauveur pointe le bout de son nez, en la personne de Louis. Avant même que nous ne montions dans sa voiture, il repère nos tentes, nous explique qu'il est inutile d'espérer prendre le bateau à cette heure-ci, et nous invite à poser le camp sur le terrain de son beau-père pour la nuit! Yeepee! Sont forts ces néo-zélandais!

Nous quittons la route pour grimper dans la forêt, passons un portail, et nous faisons déposer au milieu de la jungle, à côté d'une petite rivière, dans le décors enchanteur qui a été le notre durant toute la journée. Voilà que nous allons en plus passer la nuit dedans!

Louis nous souhaite la bonne nuit, nous profitons de la rivière pour nous laver (sans savon! Keep the New Zeland green!) et nous passons une soirée tranquille dans ce cadre de rêve avant de nous réfugier sous la tente. Une bien belle consolation après nos déboires de la journée!



Au matin, nous plions bagages pour rejoindre la route. Nous allons y arriver à ce camping! Le pouce est plus prolifique aujourd'hui, et nous sommes bientôt ramassés par une maori, qui fait un sacré détour pour nous poser devant l'embarcadère! Après quelques courses, nous embarquons pour une petite traversée avant de mettre pied à terre... 



...Et de nous relancer dans une bonne marche. Et bien oui, la route que nous suivons se termine sur le quai que nous venons de quitter, et nous devons attendre le prochain aller-retour du bateau pour espérer qu'il nous ramène des voitures!

Nous rejoignons finalement le prochain village, KohuKohu, à pied. Nous avons définitivement compris que le nord est paumé et que les rares localités n'abritent que quelques centaines d'habitants. C'est ça de vouloir se perdre au milieu de nulle part...

Finalement, le pouce nous permet de rencontrer Lionel, qui à nouveau va faire un beau détour pour nous poser le plus loin possible! Lionel est originaire d'Auckland, mais s'est rendu dans la région pour assister aux funérailles de sa mère, maori. Il nous en dit un peu plus sur les rituels funéraires traditionnels. Les funérailles maoris durent plusieurs jours. Jusqu'à l'inhumation, le corp reste avec sa famille et ses amis, avant d'être transporté au cimetière, où il va recevoir différents hommages : chants, discours adressés au défunt etc. A cette occasion sont par exemple entonnés les fameux Hakas. Il nous emmène visiter une petite église bâtie par son arrière-grand-père, et nous montre les lieux où se déroulent les rituels funéraires et les repas cérémoniaux.

Nous le remercions chaleureusement d'avoir pris le temps de nous expliquer tout ça. Avant de nous laisser, il nous donne le numéro de son fils. Ce dernier tient un vignoble à Napier, à Hawke's Bay, dans le sud-est de l'ile nord, et il pourra visiblement nous trouver du travail quand nous en aurons besoin! Encore un très beau cadeau qui nous est offert.

Nous marchons encore un moment avant d'être récupérés par deux hommes. Ils travaillent dans les routes, connaissent bien la région et le camping où nous nous rendons, et en peu de temps, enfin, nous arrivons. Il se sera fait désirer ce satané Reatea campsite!

Je fais ma mauvaise langue. Nous franchissons une rivière (hop, de l'eau à volonté!), et débouchons sur un superbe terrain entouré par la jungle et des centaines d'oiseaux. Et bien ça ira pour aujourd'hui, et pour demain aussi! Il n'y a pas un chat, et nous fouinons un peu pour trouver l'endroit parfait. Il y a même des toilettes sèches!

Nous établissons le camp, avant de réfléchir à la manière de meubler notre après-midi. Nous sommes à 20 kilomètres de la grande ville du coin, Kaitaia, et avec Flo nous partons lever le pouce pour une petite reconnaissance et quelques courses, tandis que Léonore garde le camp. Une sacrée mission me direz vous? Ben non. Le stop en Nouvelle Zélande, c'est du caviar premier choix fourré au foie gras. En 15 minutes, nous sommes récupérés!

Kaitaia n'est pas très grande, mais suffisament pour nous permettre de dégoter une grande surface, un point d'information avec plein de cartes pour notre vadrouille au Cape Reinga, et du wifi gratuit! L'autostop retour se passe aussi bien qu'à l'aller, et au final nous sommes revenus moins de 2 heures après notre départ!

Il est temps de nous poser. Lessive, réorganisation des sacs, séchage, bain dans la rivière... Nous reprenons nos petites habitudes, nous profitons d'un bel après-midi ensoleillé pour nous faire dorer la pilule, bref, la vie est beeelle!



Dans l'après-midi, nous avons de la visite : nous faisons la connaissance de Jenny, une française en vadrouille dans le coin depuis quelques mois, et nous l'invitons à manger. Pour l'occasion, nous nous fendons d'un repas chaud, avec une bonne grosse et requinquante platrée de pâtes avec beaucoup trop de fromage. Non pardon, il n'y a jamais trop de fromage! 

Aujourd'hui, après une sacrée grasse matinée, nous avons rejoint Kaitaia pour nous charger de provisions. En effet, nous allons profiter d'une dernière nuit dans notre camping paradisiaque avant de rejoindre le Cape Reinga, à 120 kilomètres au nord de Kaitaia, puis de redescendre à pied, pendant deux ou trois jours de treck en autonomie, les dizaines de bornes de la Ninety Miles Beach, une immense plage qui court sur la côte ouest du Far North néo-zélandais. 

Ce sera tout pour l'instant. 

Ce début de voyage est un rêve. Aucune véritable galère, de très bon moments passés, de bien belles rencontres, un pays magnifique, des habitants aux petits soins... Nous sommes ravis, et tout va pour le mieux. On s'ennuirait presque! Nous attendons la suite avec impatience. La Nouvelle Zélande n'est pas du tout difficile à parcourir, et c'est une bonne chose pour redémarrer en douceur.

Le Petit Tour a connu un fantastique nouveau départ. Nous revoilà pour ainsi dire chez nous, nous avons renoué avec ce mode de vie qui nous plait tellement, détaché de tout, simple et formidable. Avec un troisième compagnon de route pour partager tout ça, que demander de plus? 

A bientôt tout le monde, nous continuons notre rêve, sans oublier de penser à vous!

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